Des bénédictions particulières

La première partie se terminait sur le récit de Jeyakanth faisant face à une mort probable. En 1990, durant la guerre civile, alors seulement âgé de 19 ans, il était en fuite, pris entre les forces gouvernementales hostiles et les Tigres tamouls. Capturé par un commandant de l’armée gouvernementale, il a été emmené au camp de l’armée, ce qui signifiait généralement de risquer d’être tué.

Un repas partagé avec le commandant

A son arrivée, le commandant l’appela Père, terme utilisé pour tout responsable chrétien, et de façon tout à fait inattendue l’a invité à se joindre à lui pour un repas. En chemin il passa près de prisonniers terrifiés qui étaient ligotés et traités comme des chiens. Le commandant lui a dit que ces prisonniers étaient soupçonnés d’être des Tigres tamouls.Jeyakanth connaissait leur sort probable – la torture et la mort. Son angoisse ne fit qu’augmenter.

Jeyakanth fut introduit dans la salle à manger et fut stupéfait par le repas servi devant lui. La table était dressée avec du poulet, des currys de boeuf, de savoureux légumes et toutes sortes de fruits, victuailles qu’il n’avait pas vues depuis longtemps. Ce fut une étrange expérience; plutôt que d’affronter la mort, Jeyakanth se retrouva à se délecter d’un repas de roi! 

Une lettre de recommandation du commandant

Le commandant l’informa alors qu’ils allaient effectuer une opération de bombardements dans la jungle où ils pensaient que des Tigres tamouls étaient cachés. Pour protéger la vie d’innocentes personnes, le commandant allait créer un camp de réfugiés dans le bâtiment de l’école à Thampalagamam.

Il a ensuite tapé et signé une lettre personnelle pour Jeyakanth indiquant que lui “le Révérant Père Jeyakanth était un homme respectable et ne devait pas être arrêté”. Et chaque fois que Jeyakanth était contrôlé, il montrait simplement cette “lettre salvatrice” aux soldats qui immédiatement l’appelaient “Monsieur” et le traitaient avec respect!

Responsable du camp de réfugiés

Puis quelque chose d’aussi inattendu que remarquable s’est produit. Le commandant désigna Jeyakanth comme responsable du camp de réfugiés, il lui appartenait de décider qui pourrait y rester. Malgré son jeune âge, Jeyakanth, un Tamoul en fuite, avait été nommé à un poste influent et de grande importance. Il n’avait que 21 ans. Il ne pouvait y avoir qu’une seule explication à cela: Dieu avait travaillé dans le coeur du commandant afin qu’il porte un regard favorable sur Jeyakanth. L’impact de la nouvelle autorité de Jeyakanth fut immédiat. Certaines des personnes du village de Thampalagamam qui l’avaient menacé, le supplièrent maintenant de les laisser entrer dans le camp!

Même les ONG (organisations non gouvernementales) qui fournissaient une aide internationale pendant cette période ont été informées que la distribution de nourriture devait également passer par Jeyakanth. La situation faisait vraiment écho à Joseph en Égypte! 

Cette période s’est avérée être un moment de véritable bénédiction spirituelle. Jeyakanth a pu parler librement aux gens, dans le camp de réfugiés, de l’amour de Dieu pour eux et beaucoup se sont tournés vers Christ. Cette grande moisson parmi les réfugiés à Thampalagamam a formé la base de la future Église de la région.

Cette période s’est avérée être un moment de véritable bénédiction spirituelle. Jeyakanth a pu parler librement aux gens, dans le camp de réfugiés, de l’amour de Dieu pour eux et beaucoup se sont tournés vers Christ.Cette grande moisson parmi les réfugiés à Thampalagamam a formé la base de la future Église de la région.

Après un certain temps, la guerre civile s’est un peu apaisée et une partie de la population a pu retourner à Thampalagamam. Les nombreux gitans qui s’étaient tournés vers Christ on quitté leurs anciens modes de vie et construit des maisons pour y vivre et appris de nouveaux métiers. L’Église de Thampalagamam grandit régulièrement et Jeyakanth a réussi à engager deux jeunes convertis comme assistants, Rajendran et Subramanaim. 

Étudier à Londres 

Au fur et à mesure que le travail augmentait, Jeyakanth ressentit le besoin de suivre une formation biblique afin d’être mieux équipé pour diriger l’Église. En 1994 il est venu à Londres pour étudier au Metropolitan Tabernacle.

Implantation d’Églises

En 1999, Jeyakanth a implanté deux autres Églises avec ses deux assistants devenu leurs pasteurs, Subramanaim dans la ville voisine de Palayoothu et Rajendran à Muthur.

L’Église de Muthur

C’est chez Nathan, converti par le témoignage de Jeyakanth, que l’église commença de se réunir. D’autres personnes ont été converties et en 2004, l’Église avait grandi d’une trentaine de croyants. Le premier bâtiment a été inauguré.

Muthur se trouvait dans une région ravagée par la guerre, à environ quatre heures de route de Thampalagamam. C’était un bastion des Tigres tamouls, il y avait beaucoup de haine envers les chrétiens. Une nuit, un villageois hindou a mis le feu à l’Église, ne sachant pas qu’un enfant et sa grand-mère dormaient à l’intérieur, mais ils ont réussi à s’échapper et ont pu l’identifier.

Rajendran l’a signalé à la police locale, il a été accusé et mis en prison. Cela a provoqué le tumulte dans le village et a suscité une grande colère contre les chrétiens. Une réunion publique a eu lieu et la police demanda à Rajendran ce qu’elle devait faire concernant cet homme. Rajendran dit qu’en tant que chrétien il voulait montrer de la miséricorde envers lui et a fait valoir qu’il devrait être libéré sans suites. (Ici il y a confusion entre le ministère de la grâce et le ministère de la justice, NdT).

Jusqu’à cette époque, les quelques chrétiens là-bas n’avaient pas eu un grand impact sur le village. Cependant, après avoir été témoins de la bonté de Rajendran, de nombreux Hindous ont changé leur attitude envers les croyants et de nombreuses portes leur furent ouvertes. Dès lors Rajendran pu parler librement du Seigneur Jésus et à partir de ce moment, l’Église grandit rapidement.

Constantes menaces pour la vie de Jeyakanth

Cependant la guerre civile faisait toujours rage et la plupart des Églises LEFC se trouvaient dans des zones contrôlées par les Tigres tamouls ou à proximité. Les enlèvements et les meurtres étaient fréquents et la vie de Jeyakanth fut souvent menacée, et ce ne sont que quelques exemples.

Kidnappé par les Tigres tamouls

Un mercredi soir, en 2000, alors que Jeyakanth et quelques pasteurs dormaient, on frappa à la porte. Ils ouvrirent. Devant eux, un groupe de Tigres tamouls armés de fusils AK47. Ils dirent à Jeyakanth que leur chef voulait le rencontrer et lui ont ordonné de les suivre. 

La rencontre eut lieu dans la jungle et avant de le laisser repartir le chef lui laissa deux semaines pour récolter la somme de 2500 £ sans quoi il serait tué. L’assemblée de son Église étant trop pauvre pour amasser une telle somme, Jeyakanth en fut déprimé et tomba très malade. La situation semblait désespérée, mais chaque jour à quatre heures du matin l’Église se rassemblait et priait pour lui.

Après deux semaines de prière, deux membres de la congrégation eurent la conviction que Dieu voulait que Jeyakanth rencontre le commandant des Tigres pour lui parler de la situation. Jeyakanth prit la responsabilité d’aller le voir.

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